Le site de Terra Amata, Nice

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L'espace muséal de Terra Amata est installé sur le lieu même de la fouille du site du même nom, qui a livré les plus anciens foyers de l’histoire de l’humanité, datant de 400 000 ans. 

Terra Amata, un campement de chasseur de cerfs et d’éléphants, il y a 400 000 ans
Le musée propose de découvrir la vie de ces premiers Niçois. Le climat était plus chaud qu’aujourd’hui. A la belle saison, ils installaient leur cabane sur la plage, au fond d’une crique, près d’une source. Ils chassaient des éléphants, des rhinocéros, des cerfs, des aurochs et des sangliers. Leurs outils, choppers, hachereaux ou bifaces, étaient essentiellement fabriqués à partir des galets ramassés sur la plage… Une empreinte de pied demeure le seul témoignage direct des Homo erectus de Terra Amata. 
De la fouille au musée

Au milieu du XIXe siècle, durant les travaux de percement de la route de Villefranche (maintenant boulevard Carnot), une molaire de rhinocéros, des coquilles terrestres et des restes d’éléphants sont découverts dans des dépôts quaternaires à proximité de l’emplacement du site de Terra Amata, sur la propriété d’un certain Michel Milon.

En 1961, Henry de Lumley étudie également cette coupe ainsi que Jean-Claude Miskovsky en 1963. Cependant, il faut attendre l’année 1965 et la reprise des travaux de terrassement en vue de la construction d’un immeuble, le « Palais Carnot », pour que le site de Terra Amata soit réellement révélé par Henry de Lumley et son équipe lors d’une prospection dans le chantier. Les travaux sont alors arrêtés et une fouille de sauvetage commence le 28 janvier 1966 sous la direction d’Henry de Lumley, alors chercheur au C. N. R. S. Le chantier devait, dans un premier temps, durer un mois. Compte tenu de l’importance des découvertes, il sera prolongé et ne s’achèvera que le 5 juillet 1966.
Au vue de l'importance scientifique et patrimoniale des découvertes réalisées à Terra Amata, le conseil municipal de la ville de Nice décide, sur une proposition du Professeur Henry de Lumley, de créer un musée de site consacré au gisement. Le musée municipal de Paléontologie Humaine de Terra Amata est inauguré le 16 septembre 1976. 

Le site de Terra Amata
Le site de Terra Amata, fouillé en 1966, sur les pentes du mont Boron, à Nice, est un gisement exceptionnel pour la compréhension du Pléistocène moyen dans le sud de la France. Le site est composé d’une plage marine qui date de 400 000 ans et d’une dune littorale qui date de 380 000 ans.
À l’intérieur du musée, on peut observer un moulage de la dune littorale.
Les animaux
À Terra Amata, la faune comprend une association caractéristique d'une période tempérée du Pléistocène moyen médian : cerfs, éléphants antiques, aurochs, rhinocéros de prairie, ours, daim, etc.
Datation
Les sols d’occupation superposés de Terra Amata sont situés chronologiquement dans une période de transition entre une grande période de réchauffement (stade isotopique 11) et une grande période de refroidissement de la planète à l’échelle globale (stade isotopique 10). Compte tenu des données de la stratigraphie, de la technologie et de la typologie des outillages préhistoriques, de la biostratigraphie et de la datation par la méthode de la résonance de spin électronique, on peut attribuer un âge proche de 380 000 ans à la dune littorale C1b, qui correspond au début d’une régression de la mer, et un âge proche de 400 000 ans au cordon littoral C1a, qui correspond à la fin d’une période de transgression de la mer.
Les outils 
L’outillage exhumé à Terra Amata est caractérisé par la présence de très nombreux galets aménagés. Ils sont essentiellement représentés par des choppers de types variés. Les chopping-tools sont rares. Par ailleurs, la présence de pics est un élément caractéristique de l’outillage de Terra Amata. Les bifaces sont très rares. Des hachereaux, presque tous aménagés sur galet, exceptionnellement sur éclat, sont également à signaler.
Les campements

Certains indices, mis en évidence lors de la fouille, autorisent à penser que des huttes en matériaux périssables ont été construites par les hommes pour se protéger. Ces structures ont pu être identifiées par la présence d’empreintes de piquets et de poteaux et par des lignes de pierres. Elles sont également soulignées par la répartition de l’outillage et des déchets culinaires qui jonchaient le sol de l’aire d’habitation. Les huttes, toujours ovales, pouvaient mesurer de 7 à 15 mètres de longueur sur 4 à 6 mètres de largeur.

Il ne semble pas qu’il y ait eu sur ce site des campements de longue durée. Les hommes paraissent s’être installés périodiquement dans la petite crique de Terra Amata, à la fin du printemps ou au début de l’automne.

Les foyers de Terra Amata
Par ailleurs, le gisement de Terra Amata a livré des foyers aménagés qui témoignent des prémices de la domestication du feu par l’homme. Chaque foyer présentait du côté nord-ouest une petite murette, constituée de pierres ou de galets, probablement destinée à protéger le feu des courants d’air et particulièrement des vents du Nord-Ouest, encore dominants à notre époque. Ces foyers étaient de dimension restreinte. Dans les niveaux de la plage, des traces de combustion se limitaient à des cendres et des charbons de bois sans qu’il soit possible d’y déceler de véritables foyers organisés.
Les hommes 

Les hommes qui ont vécu à Terra Amata appartiennent certainement à une forme d’Homo erectus que l’on appelle aujourd’hui Homo heidelbergensis ou Anténéandertaliens. Ce sont ces hommes qui vont, par la suite, devenir des hommes de Neandertal. Le seul reste humain mis au jour est une incisive supérieure gauche de lait d’un enfant d’un enfant de 7 ans. Par ailleurs, une trace de pas humain a également été mise au jour.

Le gisement de Terra Amata, riche de 100 000 objets (90% d’industrie et 10% d’os), revêt un intérêt majeur d'un point de vue scientifique et patrimonial, sur le plan national et même international. Les collections ont fait l'objet de plusieurs publications et de très nombreux travaux de recherche. Aujourd’hui, un grand programme scientifique a été lancé afin de d’achever la mise au point de la monographie du site. Ce programme interdisciplinaire fédère des chercheurs de l’institut de Paléontologie Humaine, du Laboratoire départemental de préhistoire du Lazaret, du musée de Paléontologie Humaine de Terra Amata mais également des chercheurs étrangers (Chine, Etats-Unis, etc.).

Renseignements pratiques 

Musée de Paléontologie Humaine de Terra Amata
25, boulevard Carnot
06300 NICE
Tél. : 04 93 55 59 93
Fax : 04 93 89 91 31 

http://www.nice.fr/fr/culture/musees-et-galeries/musee-d-archeologie-site-de-cimiez-et-de-terra-amata-presentation

Horaires

Ouvert tous les jours de10 h à 18 h
Fermeture le mardi et certains jours fériés (1er janvier, dimanche de Pâques, 1er mai et Noël)
Lundi : exclusivement accueil des groupes sur réservation

Tarifs

Entrée libre
Pour les groupes d'adultes de 15 personnes au moins le tarif est de 80 €.
Pour les groupes d'enfants (scolaires ou non)le tarif est de 20 € pour les groupes de hors Nice et gratuit pour les groupes de Nice

Les visites et les ateliers sont adaptés au niveau des enfants du CP au Lycée. Des thèmes peuvent être approfondis à la demande des enseignants. Ces derniers pourront emprunter une valise pédagogique afin de préparer la visite en classe. 

Réservation des groupes et médiation culturelle
Tél. : 04 93 55 59 93

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