Musée Magnelli, musée de la céramique, fiche pédagogique Musée Magnelli, fiche pédagogique

En 1914 Roberto Magnelli effectue son premier voyage à Paris où il rencontre Picasso, Léger, Archipenko, … et Apollinaire qui deviendra un grand ami.

A partir de 1915, par un travail logique et progressif de simplification, il parvient à l’abstraction, et devient ainsi le premier artiste abstrait.

En effet, Magnelli part d’un objet ou d’une image : femme, masque africain, joueur de football marquant un but, et le simplifie jusqu’à obtenir une figure abstraite. Peinture n° 0521 (1915) est emblématique de cette première période abstraite. Rien d’autre (1947) ou Volontaire n°3 (1962) montrent l’évolution de l’artiste vers la monumentalité et la recherche d’une pureté formelle et matérielle.

Le type de composition que l’on voit ici a largement été repris et réutilisé par l’artiste.

D’abord à l’occasion d’une série d’ardoises, puis sur différents supports et avec diverses techniques : sur papier, sur toile, à l’encre, à la peinture à l’huile, en linogravure, sur tapisserie …

Il travaille toujours de la façon suivante :

Autour d’un axe (ici la ligne bleue), il attache des formes géométriques simples (triangles, carrés, rectangles, formes arrondies). Toutes assemblées, elles constituent une plus grande forme ou un système combinatoire de formes géométriques solidaires.

Il est à noter que le travail de Magnelli est toujours très rigoureux, propre et méticuleux. Il est le fruit d’une recherche formelle stricte et aboutie, exigeante.

Après une pratique « classique » de la peinture, Magnelli décide de varier les supports et les formats de ses œuvres. A l’instar d’autres artistes comme Picasso notamment, il utilise au cours des années 1930, de nombreux matériaux de récupération. Bois, râteaux japonais en bambous, cartons,  toile de jute, et papiers de toutes sortes (plans, papier à relier, papier calque, papier de soie, partitions, magasines) lui permettent de créer collages, estampages, sculptures …

Ici, il peint à la gouache sur ardoise. L’ardoise d’écolier étant à cette époque-là constituée d’une tablette en ardoise (tranche de pierre) et d’un cadre de bois.

A son habitude, il accorde la primauté à l’équilibre de la composition, et au dessin des formes. Ensuite, il pose les couleurs en larges aplats, de cette manière, les coups de pinceaux ne sont pas visibles.

En travaillant dans cet ordre, Magnelli suit la méthode des Maîtres de la Renaissance italienne : Paolo Ucello, Masaccio et surtout Piero della Francesca qu’il a longuement admirés à Florence, sa ville natale.

Pendant l’Occupation, Alberto Magnelli et sa femme se réfugient dans le Midi de la France, au Plan de Grasse. Au cours de cette période, il acquiert la Magnanerie de la Ferrage. Cette maison restera un havre de paix pour l’artiste et sa famille après la guerre. Il souhaitera que les plus beaux tableaux de sa collection demeurent à proximité.

La Ville de Vallauris qui est alors en train de réhabiliter son ancien prieuré médiéval, (aux allures de château Renaissance puisqu’il a été remanié en 1568) accueillera la collection.

Aujourd’hui le musée porte son nom et comprend un ensemble majeur et unique d’oeuvres de ce pionnier de l’abstraction. Il abrite également un fonds de céramique traditionnelle et artistique, à la fois locale et internationale (Massier, Foucard-Jourdan, Saltalamacchia, Madoura, Picasso, Capron, Derval, Yoshikawa, Ballemens, Geersten …).

En effet, Vallauris a toujours été une ville de céramique puisque les collines alentour sont gorgées d’argile. Ainsi, elle a attiré et accueilli de nombreux artistes Modernes dans les années 1950 comme Picasso, Chagall, Matisse,… qui se sont tous essayés à cet art pour eux inédit. Elle organise depuis 1966 des Biennales de céramique artistique internationale.