La chapelle des pénitents blancs, L'Escarène, fiche pédagogique chapelle des pénitents blancs, fiche pédagogique

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Présentation

La chapelle des pénitents blancs est un exemple très représentatif de l’art baroque. Celui-ci est d’abord un art de l’opulence qui se caractérise par la profusion des ornements. Dans la chapelle, gypseries, fresques, mais aussi peintures, boiseries et sculptures occupent presque la totalité des surfaces. Les nombreux effets colorés ainsi que les imitations de marbres précieux contribuent encore à cette impression de richesse.

Le baroque est également un art du mouvement qui privilégie les lignes courbes et les formes libres. Ici, l’impression de mouvement naît surtout de l’utilisation répétée des volutes, enroulements en spirale ; elle  est accentuée, au niveau de la coupole, par un fort courant ascensionnel qui semble aspirer vers les cieux la croix du Christ ainsi que les anges qui la soutiennent.

Le baroque est enfin un art de l’illusion et, à cet égard, la chapelle des pénitents blancs ne fait pas exception. Ainsi la coupole représente-t-elle une architecture imaginaire en trompe-l’œil. Quatre consoles semblent supporter une colonnade qui laisse apparaître, au-delà de la corniche, un ciel radieux. Un moyen habile pour donner l’impression d’un espace ouvert, en lien direct avec le monde divin.

Que percevez-vous ?

La chapelle des pénitents blancs est dédiée à la Sainte Croix : elle en décline le thème sur deux registres.

Au registre inférieur, alternant avec des scènes de la Passion du Christ, plusieurs peintures à l’huile illustrent des événements, historiques ou légendaires, en lien avec ce thème. Ainsi, au centre du mur de gauche une toile représente la bataille du pont Milvius : Constantin, en lutte contre son rival Maxence pour la direction de l’Empire romain, voit apparaître au ciel la croix qui lui permettra de remporter la victoire. Au-dessus de l’autel, est figuré un épisode immédiatement postérieur, l’Invention de la Croix : Hélène, mère de Constantin, qui est devenu empereur et s’est rallié au christianisme, retrouve la Vraie Croix lors d’un pèlerinage effectué en Palestine au début du IVe siècle.

Le thème prend une dimension assez différente au registre supérieur, sur la coupole et la voûte. Désormais bien éloignée de sa triste signification, la croix, qu’accompagnent les autres instruments de la Passion – clous, couronne d’épines, fouet, lance … - s’élance vers les cieux, portée par des angelots joufflus et souriants. L’évocation de la souffrance et de la mort, dans le monde des hommes, cède ainsi la place à celle de la résurrection dans le monde divin.

Comment ?

L’ornementation de la chapelle des pénitents blancs fait appel à plusieurs techniques, en particulier celles des gypseries et de la fresque.

Les gypseries sont caractéristiques de la région : il s’agit de décorations d’intérieur  réalisées à partir d’un enduit composé de plâtre, d’eau et d’un peu de chaux. La pâte issue de ce mélange, durcit fortement à l’air et sert à créer des reliefs moulés ou modelés qui habillent murs et voûtes. Les gypseries se différencient du stuc, très utilisé dans l’art baroque, par l’absence de poudre de marbre dans l’enduit. La chapelle des pénitents blancs recourt abondamment à cette technique et les gypseries servent, en particulier, à encadrer avec élégance les peintures à l’huile qui tapissent les murs.

La fresque est une technique particulière de peinture murale réalisée sur un enduit qui n’est pas encore sec. Les pigments pénètrent ainsi dans l’épaisseur de cet enduit et, par le biais d’une réaction chimique appelée carbonatation, ils se recouvrent d’une pellicule protectrice, le calcin. Les fresques peuvent ainsi traverser les siècles en gardant leur fraîcheur. Dans la chapelle, les fresques couvrent la voûte et la coupole. De couleurs vives et lumineuses, elle attirent le regard vers le haut c’est-à-dire vers le plan divin.

Le savez-vous ?

Cette chapelle a été construite par les pénitents blancs, communauté de laïcs catholiques dont la fonction est de pratiquer la charité et l’entraide et de manifester la foi chrétienne ; cette confrérie emprunte son nom à la couleur de l’habit constitué du sac, long vêtement de toile descendant jusqu’aux pieds et serré par une corde à la taille ; il s’accompagne d’une cagoule qui sert à effacer toute différence sociale et symbolise l’humilité. Les pénitents blancs, mais aussi les noirs, bleus et rouges, accomplissent de nombreuses actions en faveur des populations locales : assistance aux malades, distribution de grains en cas de disette, soutien aux familles en deuil, organisation de funérailles…

Les confréries de pénitents, dirigées par un prieur, connaissent leur apogée aux XVIIe et XVIIIe siècles et participent de manière active au mouvement baroque en construisant de nombreux édifices qui sont utilisés comme lieux de prière et de culte mais aussi comme lieux de réunion. L’importance de ces édifices ainsi que l’opulence du décor permettent de manifester la prospérité de la confrérie.

Énigme
Quels sont les procédés utilisés dans la décoration de cette chapelle pour séduire le visiteur ?

Œuvres en lien

© Conseil Général des Alpes-Maritimes

Sospel : Chapelle Sainte-Croix ou des Pénitents blancs

© droits réservés © Monuments historiques © CG 06

La Brigue : Chapelle de l’Annonciation, chapelle des Pénitents blancs d’en haut.

© droits réservés © Monuments historiques © CG 06

Nice : Chapelle Sainte-Croix ou des Pénitents blancs

© droits réservés © Monuments historiques © CG 06

Saint-Martin-Vésubie : Chapelle Sainte-Croix ou des Pénitents blancs

Accompagnements

  • La route du baroque : site du Conseil général des Alpes-Maritimes

http://www.cg06.fr/fr/decouvrir-les-am/decouverte-touristique/les-routes-a-theme/la-route-du-baroque/la-route-du-baroque/

  • Frise chronologique histoire des arts : arts de l’espace (architecture, jardins, urbanisme)

http://www.ac-grenoble.fr/savoie/pedagogie/docs_pedas/histoire_arts_frise2/timeline_majeur.php

  • Le trompe-l’œil d’Andrea Pozzo dans l’église Saint-Ignace à Rome (vidéo « lesite.tv »)

http://www.lesite.tv/videotheque/0728.0001.00-le-trompe-loeil-dandrea-pozzo-dans-leglise-saint-ignace-a-rome

  • La technique de la fresque (vidéo sur la réalisation d’une fresque à chaux et à sable)

http://www.youtube.com/watch?v=HFBUri7oC7s

Parcours culturel

Parcours histoire des arts : le baroque dans les différents domaines artistiques (architecture, sculpture, peinture, musique).

Parcours géographique : la route du baroque nisso-ligure.

Parcours intellectuel et sensible : l’expression artistique des émotions, l’affirmation du catholicisme dans le cadre de la Contre-Réforme.

Thématiques en Histoire des Arts

La chapelle des Pénitents blancs de l’Escarène est interrogeable par différentes thématiques, en particulier (pour le collège) :

  • Arts, mythes et religion (sources religieuses d’inspiration : ici le thème de la croix / symbolique religieuse : ici les registres inférieur et supérieur …)
  • Arts, États et pouvoirs (mise en scène du pouvoir : ici celui de l’Église catholique)
  • Éventuellement Arts, techniques, expressions (évolution des techniques : trompe-l’œil / techniques spécifiques : gypseries …)

Disciplines

Niveau Axes des programmes Contribution à l’hda Œuvres/documents en écho Transversalité
5e Histoire :
La Contre-Réforme
L’œuvre d’art comme reflet d’une époque. Trompe l’œil baroques (ex : église Saint-Ignace de Loyola à Rome) L’art au service d’une idéologie.

Questionnement

Pictural Historique Narratif

Techniques artistiques

Surcharge décorative

Le contexte de la Contre-Réforme

Le Comté de Nice à l’époque baroque

Le thème religieux de la croix

La symbolique chrétienne

Sitographie/ Bibliographie

Sitographie

  • Le site de la commune de l’Escarène (onglet « découverte/tourisme » puis onglet « patrimoine »)

http://www.escarene.fr

  • Présentation de l’église Saint-Pierre-ès-Liens sur Wikipedia

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre-%C3%A8s-Liens_de_l%27Escar%C3%A8ne

http://www.cg06.fr/fr/decouvrir-les-am/decouverte-touristique/les-routes-a-theme/la-route-du-baroque/la-route-du-baroque/

Bibliographie

Dominique Foussard et Georges Barbier, Baroque niçois et monégasque, éditions Picard, 1989 (cinq pages consacrées à l’église paroissiale de l’Escarène).

Charles-Marius Peirani, Mon village : l’Escarène, éditions Serre, 1989 (fac-similé de l’édition de 1929)

Activité de classe 

La chapelle des Pénitents blancs, L’Escarène

L’encyclopédie Larousse en ligne (http://www.larousse.fr/encyclopedie) définit de la manière suivante le style baroque :

Dans les arts plastiques, le baroque propose un style à la fois très structuré qui joue abondamment de la symétrie, et très dynamique : il insère ses formes dans un puissant mouvement de volutes et de spirales ; par ses effets dramatiques, sa recherche du spectaculaire, il vise à susciter l’émotion.

 

Photos de la chapelle des Pénitents blancs

© CANOPÉ de Nice © CG 06

Les fresques de la voûte, chapelle des Pénitents blancs, L’Escarène

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© CANOPÉ de Nice © CG 06

La chapelle des Pénitents blancs, vue générale, L'Escarène.

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© CANOPÉ de Nice, © CG 06

Volutes et faux marbres, chapelle des Pénitents blancs, L’Escarène

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© CANOPÉ de Nice, © CG 06

Un ange porte le voile représentant le Christ coiffé de la couronne d’épines (fresque, détail)

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© CANOPÉ de <nice © CG 06

Descente de Croix, de Trachel, Gypserie, chapelle des Pénitents blancs, L’Escarène

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© CANOPÉ de Nice © CG 06

Fresque de la coupole

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Consignes

En observant attentivement les reproductions ci-dessus, complétez le tableau suivant en associant une photographie à chaque mot et en justifiant votre choix.

Mots Numéro de photo Justification

 

Symétrie

 

   

 

Dynamique

 

   

 

Volutes (spirales)

   

 

Dramatique

   
 Spectaculaire    

 

Emotion