Les îles de Lérins

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Les îles de Lérins situées dans la baie de Cannes, à 700 mètres du littoral le plus proche, comprennent l’île Sainte-Marguerite au nord en face de la ville et l’île Saint-Honorat au sud, tournée vers la Méditerranée.

Introduction

Les îles de Lérins sont connues depuis l’Antiquité sous les noms de Léron, Léro et Lérina ou encore Léros. L’occupation régulière de la plus grande île, Sainte-Marguerite (sa superficie fait quatre fois celle de Saint-Honorat) est attestée depuis le VIe siècle avant Jésus-Christ grâce au matériel découvert lors de fouilles archéologiques. Celle de l’île Saint-Honorat commence avec l’arrivée du moine Honorat au début du Ve siècle après Jésus-Christ, c’est-à-dire à la fin de l’Antiquité.

L'île Sainte-Marguerite

L’histoire de chacune des deux îles de Lérins est intimement liée, puisqu’elles sont très proches et forment avec quelques petits îlots un archipel unique. Cependant la vocation militaire de l’île Sainte-Marguerite va émerger au XVIIe siècle (en se distinguant de la vocation religieuse de Saint-Honorat) à partir du moment où elle sera cédée par les moines, en 1612. Jean de Bellon, l’écuyer du duc de Guise, y édifie bientôt un petit château sur les ruines d’une construction romaine, qui sera fortifié quelques années plus tard et complété par des fortins sur le littoral.
De 1635 à 1637, au début de la guerre franco-espagnole, l’île Sainte-Marguerite est occupée par le royaume d’Espagne qui y installe un camp retranché, et c’est après avoir repris l’île qu’elle devient pour la France une véritable place forte occupée par une garnison.
À la fin du XVIIe siècle, une prison d’État est édifiée dans l’enceinte du fort pour y incarcérer un personnage mystérieux, identifié sous le nom du « masque de fer », et plus tard des pasteurs protestants enfermés après la révocation de l’édit de Nantes. Pendant la même période, le Maréchal Vauban, illustre commissaire général des fortifications, apporte des perfectionnements au Fort Royal.
Le fort sera complété par d’autres aménagements défensifs sur l’île Sainte-Marguerite et notamment les fours à boulets à la fin du XVIIIe siècle et le fortin dit « batterie de la Convention » construit à l’est de l’île en 1862 sur un modèle conçu en 1846.

Le "Masque de Fer"

Le mystérieux prisonnier au masque de fer arrive sur l’île Sainte-Marguerite en 1687, accompagné de  Bénigne Dauvergne de Saint-Mars nommé gouverneur de l’île après avoir gardé son prisonnier pendant 22 ans dans les prisons d’État de Pignerol et d’Exilles. L’homme au masque de fer sera enfermé 11 ans sur l’île, avant d’être transféré à la Bastille, toujours accompagné de Saint-Mars qui en devient le nouveau gouverneur. Il mourra à la Bastille en 1703.

L'île Saint-Honorat

La vocation religieuse de l'île Saint-Honorat en fait une île unique en Méditerranée. Son histoire remonte au début du Ve siècle, lorsqu'Honorat débarque avec quelques compagnons sur une île qui, d'après la légende, est infestée de  serpents. Il les terrasse et obtient le jaillissement d'une source ce qui rend l'île apte à recevoir une communauté monastique. Les fouilles archéologiques ont révélé la présence de deux communautés monastiques vivant de part et d’autres de l’île au cours du Ve siècle.  A partir du VIe siècle, la vie monastique sur Lérins devient un modèle remarqué par le Pape lui-même. Quelques siècles plus tard, le Pape Benoit VII concède l'île Saint-Honorat à l'abbaye de Cluny (en 978).

Un espace sacré

L'abbaye fait alors l'objet d'un vaste mouvement de dons qui se concentre entre e XIe et le XIIIe siècle : seigneurs laïcs et communautés paysannes font dons de terres, de redevances et d'églises dans l'espoir de perpétuer leur souvenir, d'obtenir leur salut voire même de se faire inhumer sur l'île Saint-Honorat. Le patrimoine foncier de Lérins se développe alors sur le continent entre la Provence et la Ligurie et constitue une puissance seigneurie ecclésiastique désignée par « l'Église lérinienne ». L’île devient également un lieu de pèlerinage avec la présence des reliques de Saint-Honorat sur l'île  en 1392.  L’ensemble abbatial  est construit sous les abbés Aldebert I et Aldebert II au cours de la seconde moitié du XIe siècle.  Il associe une église principale dédiée à saint Honorat de grandes dimensions (elle est détruite au XIXe siècle) et une seconde église, l’église Sainte-Marie, plus au Nord. Une série de chapelles vient compléter le collatéral Nord au cours du XIVe siècle.  

L'île fortifiée

Les attaques successives dont l'île fait l'objet conduisent à la fortification du monastère entre la fin du XIe et le XIIe siècle. La Tour est construite sur l'initiative de l'abbé Aldebert II et mentionnée pour la première fois dans un texte de 1101.

La fin de l'indépendance du monastère de Lérins

En 1515, l'abbaye intègre la congrégation de Sainte-Justine de Padoue. C'est la fin de l'indépendance de l'abbaye mais son rayonnement se poursuit jusqu'au XVIIIe siècle. Par décisions royales, les biens des moines de Lérins sont confiés à l'Église séculière en 1786 et 1788. Ils sont ensuite dispersés à la Révolution française de 1789.

La réinstallation des moines au milieu du XIXe siècle

Les moines se réinstallent sur l’île en 1869. Le monastère est restauré et l’île devient l’une des principales attractions du littoral pour les visiteurs.  Les vestiges médiévaux sont alors inclus dans un mur crénelé dont la première construction date de 1870. Plusieurs aménagements sont réalisés sur l’île pour les touristes à partir de 1883.

La déambulation des chapelles

Un itinéraire de déambulation relie les 7 chapelles de l’île selon un parcours de 3 km que l’on peut réaliser en deux heures : Saint-Sauveur, Saint-Caprais et Saint-Pierre, puis on rejoint l’abbaye et le monastère fortifié. L’itinéraire se poursuit en direction de la chapelle de la Trinité et la chapelle Saint-Michel  aujourd’hui en ruines.

Sources et informations

Archives départementales des Alpes-Maritimes

https://www.departement06.fr/colleges-et-lycees/les-iles-de-lerins-2873.html

Archives municipales de Cannes

http://expos-historiques.cannes.com/r/77/les-iles-de-lerins/

http://expos-historiques.cannes.com/r/280/le-fort-de-sainte-marguerite-et-le-masque-de-fer-/

http://expos-historiques.cannes.com/r/334/

http://www.cannes.com/fr/culture/archives-municipales/service-educatif/dossiers-pedagogiques/dossiers-pedagogiques-college.html

(télécharger le dossier Eglise au Moyen-Age - Parcours-Jeu sur l'île Saint-Honorat)

http://www.cannes.com/fr/culture/archives-municipales/service-educatif/dossiers-pedagogiques/dossiers-pedagogiques-lycee.html

(niveau Seconde, télécharger le dossier  Lérins, un monastère dans la société féodale)

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