
La Reconstruction et les Trente glorieuses : moment d’expérimentation architecturale
Après la Seconde Guerre mondiale, de nouveaux besoins en logements apparaissent ainsi qu‘une évolution des techniques et des matériaux de construction. C’est la standardisation des procédés industriels et l’augmentation des niveaux de vie.

La Fondation Maeght, vue avec l'un des 2 impluviums

Vue extérieure de la chapelle du Rosaire de Vence

Le bâtiment d’IBM à La Gaude, architecte Marcel Breuer

Le Cabanon de Le Corbusier - Vue extérieure.

Le bâtiment des Unités de camping créé par Le Corbusier.Vue sur le Modulor (échelle humaine s'appuyant sur le Nombre d'Or) peint par Le Corbusier sur un des murs du bâtiment, et sur l'entrée d'une unité de camping.

Pavement des toits-terrasses
Les Trente Glorieuses |
L’expression « Les Trente Glorieuses » recouvre la période de l’expansion économique sans précédent qu’a connu la France, comme les autres grands pays industriels, du lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’au choc pétrolier de 1973. La période 1945-1973 des "Trente Glorieuses" marque un tournant majeur sur le plan économique. Avec l’aide du plan Marshall, l’Europe occidentale, sortie exsangue de la guerre, retrouve en seulement cinq ans son niveau de vie d’avant-guerre. L’expansion économique continue par la suite à marche soutenue : de 1950 à 1973, on assiste à une croissance annuelle régulière des douze pays de la Communauté européenne. L’exode rural est important, les villes s’étendent et la consommation se développe. Le rattrapage technologique change les habitudes de vie. Les foyers s’équipent, les Français s’enrichissent. Cette époque sera brutalement interrompue par le premier choc pétrolier de 1973. Issue de : economie.gouv.fr |
La place dans l’urbanisme des trente glorieuses |
Après la Seconde Guerre Mondiale, de nouveaux besoins en logements apparaissent ainsi qu‘une évolution des techniques et des matériaux de construction. C’est la standardisation des procédés industriels et l’augmentation des niveaux de vie. On cherche des nouvelles solutions pour assurer rapidement la modernisation du pays. Ces solutions seront fournies par le mouvement moderne, rassemblant dès les années 1920 l’avant-garde des architectes et des urbanistes à niveau international. Les grandes lignes directrices du mouvement sont présentes dans les réalisations de l’époque : analyse des standards d’espace pour les différents besoins humains, architectures aux lignes épurées en béton armé, disparition des alignements sur rue, séparation des fonctions au sein de la ville (travail, habitat, loisirs), insertion de l’automobile dans le fonctionnement urbain. |
Le Mouvement moderne |
L’architecture moderne (Modernisme), est un courant principal de l’architecture dont les composantes principales sont le fonctionnalisme et le rationalisme. Le Mouvement moderne caractérise en général un retour au décor minimal avec des lignes géométriques pures, une tendance à la soumission de la forme au fonctionnel. C’est aussi le résultat technique de l’utilisation des nouveaux matériaux (le fer, l’acier, le béton et le verre), la recherche d'une esthétique nouvelle, sobre, dépouillée de tout élément superflu. Les architectes essentiels sont Le Corbusier en France, Ludwig Mies van der Rohe, Walter Gropius, puis, après la Deuxième Guerre mondiale Oscar Niemeyer et toujours Le Corbusier. Ce mouvement influença durablement l’enseignement et la pensée architecturale dans l'ensemble du siècle depuis les années 1930 jusqu’aux années 1980. |
Dans les Alpes-Maritimes |
L'architecture de 1940 à 1965 sur la côte d’azur est d’une certaine unité et, majoritairement, constituée d’immeubles urbains et de villas. C’est la constitution d'une esthétique nouvelle, née de la volonté de certains architectes, dans un rétrécissement de l'éventail stylistique, les immeubles d'habitation adoptèrent rapidement un style « moderne ». Quant aux villas, souvent dans un style néoprovençal, elles trouveront quelques déclinaisons « modernes » à partir de 1952. Quelques éléments formels récurrents sont à relever : plans libres ou à pilotis, dalles débordantes, murs obliques, utilisation de pavés de verre, , angles vitrés, balcons aux garde-corps penchés, claustra, auvents, larges terrasses … Un caractère important est la simplification formelle, sur les façades les ornements disparaissent, les reliefs en béton sont réduits à quelques rehauts sur et sous les balcons. |
Divers exemples d’architectures des Trente Glorieuses dans les Alpes-Maritimes |
Henri MATISSE, concepteur, Révérend père Louis-Bertrand RAYSSIGUIER, maître d'œuvre et consultant pour la liturgie, Auguste PERRET, architecte-consultant, Louis MILON DE PEILON, architecte d'opération, Clément GOYENECHE, architecte pour le mobilier, 1947-1951. Chapelle du Rosaire, Vence, Henri Matisse
L’artiste Henri Matisse conçoit la chapelle du Rosaire à Vence dans sa totalité : le plan, la décoration faite de vitraux, de céramiques, les objets du culte.
Architecte : Le Corbusier, 1952 Le Cabanon Le CorbusierL’architecte Le Corbusier venait se reposer et travailler dans un petit cabanon qu'il avait lui-même conçu, à Roquebrune-Cap-Martin. C´est une construction modeste par ses dimensions mais généreuse par les propositions architecturales et plastiques mises en œuvre, érigée en 1952.
Architecte : Marcel Guilgot, 1953
Marcel Guilgot, architecte nancéen formé à l'école des Arts Décoratifs de Paris. Le bijoutier Morabito lui commande un petit immeuble en centre ville. Le caractère général de cet immeuble reste plutôt marqué par une esthétique Art Déco sobre et rationaliste.
Architecte : François Aragon, 1956
François Aragon (1884-1957) est architecte en chef de la ville de Nice de 1932 à 1950. A la demande du Maire, il élabore un projet de caserne de pompiers, qui serait dotée de logements de fonction et de divers équipements, dont une piscine couverte.
Architecte : Marcel Breuer Marcel IBM, fondée en 1911, est une multinationale américaine présente dans l’informatique. Inauguré en 1962, le Centre d’étude et de Recherche IBM La Gaude est un important laboratoire de recherche d'IBM. Réalisé par Marcel Breuer, grand architecte designer, le bâtiment est labellisé "Patrimoine du XXe siècle". IBM La GaudeIBM, fondée en 1911, est une multinationale américaine présente dans l’informatique. Inauguré en 1962, le Centre d’étude et de Recherche IBM La Gaude est un important laboratoire de recherche d'IBM. Réalisé par Marcel Breuer, grand architecte designer, le bâtiment est labellisé "Patrimoine du XXe siècle". Le site, devenu un centre de présentation de «Solutions Métiers IBM», déménage vers la future métropole de Nice fin 2015, début 2016.
Architecte : Josep Lluis Sert, 1964 La fondation Marguerite et Aimé Maeght est une fondation privée dédiée à l’art moderne et l’art contemporain située à Saint-Paul-de-Vence. Inaugurée en 1964 par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, la fondation est un ensemble architectural unique, conçu pour présenter l’art moderne et contemporain sous toutes ses formes. L’édifice a été labellisé Patrimoine du XXe siècle par le Ministère de la Culture. La Fondation MaeghtLa fondation Marguerite et Aimé Maeght est une fondation privée dédiée à l’art moderne et l’art contemporain située à Saint-Paul-de-Vence. Inaugurée en 1964 par André Malraux, alors ministre des affaires culturelles, la fondation est un ensemble architectural unique, conçu pour présenter l’art moderne et contemporain sous toutes ses formes. L’édifice a été labellisé Patrimoine du XXe siècle par le Ministère de la Culture.
Architecte : André Hermant, 1966 En 1966, Marc Chagall fait don à la France des grands tableaux qui constituent le « Message Biblique ». C’est sur la colline de Cimiez qu’à l’initiative d’André Malraux le premier musée national consacré à un artiste vivant ouvre ses portes en 1973. musée national Marc ChagallEn 1966, Marc Chagall fait don à la France des grands tableaux qui constituent le « Message Biblique ». C’est sur la colline de Cimiez qu’à l’initiative d’André Malraux le premier musée national consacré à un artiste vivant ouvre ses portes en 1973.
Architecte : André Minangoy, 1969-1993
Marina-Baie des Anges est le résultat de l'essor des vacances d'été et du développement touristique de la Côte d'Azur. Entre la mer, la route et la voie ferrée, les bâtiments (1300 logements) -culminant à 70 m- évoquent des pyramides de vagues blanches en gradins, référence au Musée Guggenheim de F. L. Wright, autour du port de plaisance et d'un parc.
Architecte : Michel Marot et Daniel Tremblot, 1972
École Internationale d’Art de Nice et Centre Artistique des Rencontres Internationales, devenue en 1984 École Pilote Internationale d’Art et de Recherches (E.P.I.A.R). La Villa Arson
Créée en 1972, la Villa Arson est une institution nationale dédiée à l’art et à la création contemporaine. Réunissant une école supérieure d’art, un centre d’art et une bibliothèque spécialisée, elle accueille également une résidence d’artistes.
Architecte : Hans Hartung artiste concepteur, Mario Jossa architecte consultant, 1972
Dans les années soixante, le couple d’artistes Hans Hartung et Anna-Eva Bergman édifier leur villa et leurs ateliers, conçus selon les plans d’Hartung avec l’apport technique d’architectes.
Maître d’œuvre : Antti Lovag, 1979 - 1984. Maître de l’ouvrage : Pierre Bernard, industriel, et ensuite Pierre Cardin, couturier
L’ensemble évoque une grappe de bulles réparties selon des parcours intérieur fonctionnels. |