L’Opéra de Nice

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L’Opéra de Nice est sis dans un bâtiment cosmopolite d’inspiration niçoise, italienne, parisienne. Classé au titre des monuments historiques depuis 1993, il connaît au cours de son histoire de nombreuses dénominations et modifications. L’Opéra Nice Côte d’Azur propose un répertoire varié, offrant près d’une centaine de représentations par saison.

Présentation
Le terme « opéra » a cette originalité de désigner à la fois une œuvre, un genre musical né au début du XVIIe siècle, et également une structure culturelle. Situé dans le Vieux-Nice en bordure de mer, l’Opéra Nice Côte d’Azur est à l’image de sa ville dont il représente l’un des édifices les plus emblématiques : empli de traditions, enrichi grâce aux influences multiples et tourné vers l’avenir.
Un bâtiment cosmopolite d’inspiration niçoise, italienne, parisienne

L’Opéra Nice Côte d’Azur, classé au titre des monuments historiques depuis 1993, connaît au cours de son histoire de nombreuses dénominations et modifications.

À l’origine, se trouve sur le site actuel un petit théâtre en bois appelé « Théâtre Maccarani », en référence à sa propriétaire la marquise Alli-Maccarani, aménagé en 1776 au sein de l’ancienne habitation de celle-ci avec l’accord du roi de Sardaigne Amédée III, alors que le comté de Nice relève de son autorité. Il s’agit d’une période faste concernant la construction d’opéras, toutes les grandes villes s’en dotant d’au moins un dès le XVIIIe. Prenant modèle sur l’Italie, les propriétaires privés fortunés aiment à posséder également leur propre salle de spectacle, ce qui explique le fait qu’à cette époque de nombreux théâtres fleurissent à Nice. En 1826, le théâtre Maccarani est rasé par la ville afin d’être remplacé par un grand opéra de style italien, capable de recevoir les notables et une riche clientèle de villégiature. En 1881, un grave incendie s’y déclare lors d’une représentation et le ravage totalement, faisant un grand nombre de victimes. Après ce drame, un nouvel opéra est édifié tel que nous le connaissons aujourd’hui, son inauguration intervenant en 1885. En effet, si quelques modifications sont réalisées depuis par nécessités techniques, le bâtiment garde son authenticité.

Ayant pris le nom de « Théâtre Royal » en 1860, puis celui de « Théâtre Impérial » en 1870, le bâtiment devient l’« Opéra de Nice » dès 1902, juridiquement régi en association jusqu’en 1991 où il devient un théâtre lyrique municipal. Depuis 2012, la ville de Nice le désigne en tant qu’« Opéra Nice Côte d’Azur ».

L’Opéra Nice Côte d’Azur se distingue des autres opéras ou théâtres de France de par ses deux façades principales : l’une faisant face à la mer d’inspiration néo-classique, l’autre située au Nord aux abords du Vieux-Nice. L’ensemble présente une architecture éclectique dans le style « Second Empire », alors empreint de modernité. Les plans incluant une structure à base de poutrelles métalliques sont accomplis par le Niçois François Aune, architecte de la ville, élève de Gustave Eiffel, ingénieur en charge de la grande coupole de l’Observatoire de Nice datant de 1879, validés ensuite par Charles Garnier, célèbre concepteur de l’Opéra de Paris achevé en 1875 et également maître d’œuvre de cet observatoire. Sur la façade nord, les sculptures de Raimondi figurent les quatre muses des arts : Euterpe (Musique), Melpomène (Tragédie), Thalie (Comédie) et Terpsichore (Danse).

A l’intérieur, la grande salle aux dimensions remarquables pour l’époque (19 mètres de large par 23 en longueur), comprenant un total de 1083 places, est disposée « à l’italienne » : en forme de fer à cheval, jouxtée de trois niveaux de loges (petits salons intimes respectant un ordre social, encadrant la loge royale, où « l’on peut voir et être vu »), son cadre de scène qui sépare le public des artistes et sa fosse d’orchestre. Les tonalités rouge et or ainsi que le grand lustre soulignent aussi l’inspiration italienne. Emmanuel Costa, niçois et italien de cœur, réalise la fresque du grand plafond représentant Phaéton, fils d’Apollon conduisant le char du soleil, les décors attenants dotés notamment de plusieurs médaillons en hommage à de grands compositeurs. Il peint encore quatre panneaux avec pour thème les neuf muses dans le grand foyer et participe entre 1860 et 1869 à l’élaboration de décors destinés à des productions.

Une institution au service d’un rayonnement artistique
A la Belle Époque, la fréquentation de l’Opéra illustre la démonstration d’une certaine respectabilité : il demeure un lieu incontournable de la vie musicale, mondaine et politique à Nice, avec ses théâtres et ses casinos, en accueillant des fêtes somptueuses à l’instar d’un bal ouvert par Napoléon III et dirigé par Johann Strauss. Durant ces évènements, le parterre est employé en tant que piste de danse, les loges servant de buffet. Cette configuration se retrouve lors du Veglione à partir de 1873, après l’apparition du Carnaval moderne. Plusieurs têtes couronnées et chefs d’Etats assistent aux représentations, tels que le Roi Victor Emmanuel d’Italie en 1856, le tsar Alexandre en 1864, les Rois du Danemark et de Suède en 1928 et 1936, ainsi que les présidents Carnot, Faure et Deschanel. Dans l’histoire de la musique, il porte le témoignage d’évènements uniques, à l’exemple des premières représentations en France d’illustres opéras (La Force du Destin de Verdi en 1873, Lohengrin de Wagner en 1881, Eugène Onéguine en 1895, Manon Lescaut en 1906 en présence de Puccini, Brundibár en 2013), de créations mondiales comme La Prise de Troie de Berlioz (1890), Marie-Magdeleine de Massenet (1903), Sans famille (2007) et Dreyfus (2014). Plusieurs adaptations récentes y ont vu le jour, comme La petite flûte enchantée (2013) inspirée de l’œuvre de Mozart. De grands interprètes se sont produits en son sein, parmi lesquels Emma Calvé, Montserrat Caballé, Barbara Hendricks, Luciano Pavarotti, Placido Domingo, Jonas Kaufmann, Rolando Villazón.

De nos jours

Cette institution culturelle évoque le fonctionnement d’une véritable « ruche ». Elle se compose d’un orchestre de 98 musiciens assurant la saison symphonique et lyrique de l’Opéra, l’Orchestre Philharmonique de Nice, du Ballet Nice Méditerranée constitué de 26 danseurs, d’un chœur d’une quarantaine d’artistes et d’un chœur d’enfants.

Son activité s’est adaptée aux nécessités de la modernité, au fil des évolutions des possibilités techniques. En 1987, la Diacosmie (du grec signifiant « décor ») est créée : ce centre d’études, de production de décors, de costumes, de stockage d’accessoires est implanté à Nice la Plaine. Composé d’une cinquantaine de personnes, cette structure accueille aussi le chœur, l’orchestre et le ballet lors de séances de travail : deux plateaux dont un reconstituant à l’identique la scène de l’Opéra, avec son dénivelé de 4%, permettent de répéter dans les conditions réelles du spectacle. Un studio d’enregistrement est également mis à la disposition des artistes.

Les équipes permanentes de direction générale, administrative et financière, les services techniques et de production regroupent 110 personnes.

La vie de l'Opéra

L’Opéra Nice Côte d’Azur propose un répertoire varié, offrant près d’une centaine de représentations par saison : des opéras, des ballets, des opérettes, des concerts, de la musique de chambre, des conférences. Les grands classiques côtoient des compositions oubliées et des créations contemporaines. Il dispose d’un « Département jeune public » qui organise, selon la programmation de la saison en cours, l’accueil de groupes scolaires lors de spectacles lyriques, symphoniques ou chorégraphiques.

L’Opéra Nice Côte d’Azur est un lieu où les contraires s’attirent : alliant tradition et modernité architecturale, unissant autrefois le peuple et la noblesse autour d’une même passion, il perpétue les œuvres du passé tout en mettant en scène celles d’aujourd’hui. Fort de son patrimoine et ouvert sur le monde, son empreinte s’ancre au berceau de la créativité, celle du spectacle universel.

Informations pratiques

Adresse : 4 & 6 rue Saint François de Paule, 06364 Nice cedex 4

Standard téléphonique : 04 92 17 40 00 ; site internet : www.opera-nice.org

Horaires d’ouverture de la billetterie (tél. : 04 92 17 40 79) : du lundi au vendredi de 9h à 17h30, le samedi de 9h à 15h30

Des visites du bâtiment sont proposées sur réservation par le Centre du Patrimoine de la ville de Nice (tél. : 04 92 00 41 90) les lundis matin et/ou les après-midi.

Stationnement : Parkings Sulzer, Corvesy, Palais de Justice et Cours Saleya

Possibilité de se garer dans des Parcs Relais Parcazur et de prendre le tramway (www.lignedazur.com)

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