Rosella Hightower et l'école de danse

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Rosella Hightower est la première ballerine qui ait gagné une place d'élite sur les scènes européennes. Elle est considérée comme l'une des plus célèbres danseuses de son temps. Au début des années 60, Rosella Hightower s'installe à Cannes et le Centre de Danse International Rosella Hightower ouvre ses portes à la rentrée 1961.En quelques années, l'école devient un centre de formation unique au monde. L'école fait partie aujourd'hui des plus grands centres de formation de danse dans le monde en classique, contemporain et Jazz.

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L’Artiste

Elle nait le 30 janvier 1920 à Ardmore (USA), d’un père indien Choktaw, Charles HIGHTOWER - en octobre 1997, elle est nommée « trésor de la nation indienne » d’Oklahoma- et d’une mère irlandaise, Yulla May FANNING.
Six mois après sa naissance, ses parents décident d’habiter Kansas City, dans le Missouri.
Elle découvre l’amour du théâtre et de la danse auprès de ses deux tantes. Dès l’âge de 6 ans, Rosella est championne de charleston.
Malgré une enfance de véritable « garçon manqué », elle commence à prendre des cours de danse et entame des études de médecine. Finalement, la danse l’emporte, principalement grâce à son professeur, Dorothy PERKINS, qui est elle-même formée par différents professeurs européens tels que les italiens ALBERTERRI et CECHETTI, le russe FOKINE et l’allemande Mary WIGMANN.
En 1938, elle est engagée par le chorégraphe Léonide MASSINE aux Ballets Russes de Monte Carlo de René BLUM et du Colonel DE BASILE.
Elle rejoint ainsi les étoiles du moment : MARKOVA, DANILOVA, BALANCHINE (futur directeur du New York City Ballet), LICHINE, FRANKLIN, DOLIN, EGLEVSKY, …
En 1940, c’est la guerre : le ballet est dissous.

De retour aux Etats Unis, Rosella HIGHTOWER est engagée en qualité de soliste à « l’American Ballet Theatre», avec Alicia MARKOVA, Anton DOLINE, André EGLEVSKY, Alicia ALONZO, Jérôme ROBBINS (futur chorégraphe de « West Side Story »), Georges SKIBINE, ….
Elle est nommée étoile et danse alors tous les grands ballets du répertoire classique.
En 1945, Léonide MASSINE la demande pour une année de concerts de 6 mois (en Amérique du nord et du sud).
En 1946, elle reste un an avec « l’Original Ballet Russe » du Colonel DE BASILE. Alicia MARKOVA souffrante, Rosella la remplace au pied levé dans « Giselle ». C’est un triomphe, une révélation. Dans le public, au « Metropolitan Opera » de New York, un spectateur de choix assiste à son triomphal « Giselle » : le Marquis de Cuevas. Subjugué, il l’engage comme étoile de la compagnie qu’il allait former en Europe, et qui était en réalité la dernière compagnie des Ballets de Monte Carlo.
Rosella revient donc en Europe comme Etoile du Grand Ballet du Marquis de Cuevas, avec André EGLEVSKY pour partenaire.

Une grande carrière d’étoile internationale commence alors.

Rosella Hightower dans « Le Cygne Noir » « Le Cygne Noir ». Rosella Hightower et Rudolf Nureev.
Avec le « Ballet Théâtre » de Lucia Chase, elle fait une tournée de deux ans demandée par le gouvernement américain et par l’A.N.T.A.
Le Marquis très affaibli, demande à Rosella de rester à la tête de sa compagnie jusqu’à sa mort. Pendant cette période, elle danse avec des partenaires célèbres : Rudolf NUREEV, Eric BRUHN ….

La création de son Centre de Danse International (1961) à Cannes ne la dissuade pas de poursuivre une carrière mondiale en qualité d’étoile invitée. A la tête du « Grand Ballet Classique de France », elle effectue des tournées en Extrême Orient, en Australie, en Russie et en Europe.

De 1969 à 1972, elle prend la direction du Ballet de l’Opéra de Marseille, puis celle du Ballet de Nancy de 1973 à 1975.
En 1976, elle accepte la responsabilité de l’enseignement chorégraphique au Conservatoire National de Région de Nice.
En 1980, elle accède à la Direction de la Danse à l’Opéra de Paris et, en 1984, elle prend la direction de la Scala de Milan.
Les responsabilités la stimulent : recommencer sans cesse et se prêter constamment à de nouvelles expériences.

« Ici », avant tout à Cannes, où elle consacre l’essentiel de ses forces à son école devenue, depuis sa création, l’une des plus importantes d’Europe.
Le gouvernement français, en reconnaissance de sa grande valeur artistique, l’a nommée Officier de la Légion d’Honneur, puis Officier dans l’Ordre National du Mérite et finalement Commandeur dans l’Ordre National du Mérite.
En 2009, le Maire de Cannes donne son nom à une avenue proche du fameux Centre de danse du Gallia, qui devient ainsi l’Avenue « Isola Bella – Rosella Hightower »

Extraits de la presse internationale
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Rosella Hightower donnant un cours au grand studio du Gallia à Cannes

John Martin (New York Times) « …Miss Hightower est réellement une magnifique danseuse, non seulement pour sa maîtrise technique mais par certaines subtilités personnelles. Il y a dans ses mouvements une variété extraordinairement dynamique, un jeu rythmé de tension et de détentes, qui leur procurent une rare beauté… Ni elle, ni M. Bruhn, ne sont le moins du monde embarrassés par la pantomime démodée, qu’ils jouent avec un sens aigu du rythme et des dimensions essentielles du ballet. »

Anne Barzel (Chicago) « Rosella Hightower a montré hier soir à Chicago pourquoi elle a fait tant de bruit pendant son récent séjour en Europe.

Au premier acte, Miss Hightower a été une jeune fille tout simple. Elle a dansé Giselle comme pouvait le faire une ballerine du XIXe siècle, sans chercher de complications, avec seulement quelques détails bien sentis, Hightower, qui n’est sans doute pas éthérée, a  donné au deuxième acte l’impression qu’elle l’était. Ce qui est extraordinaire, c’est la compréhension qu’elle a de la danse et de ce qu’on peut en faire. »

(New Yorker) « Comme la plupart des Balletomanes assidus, j’ai vu bien des fois danser brillamment : « Le Cygne Noir ». Mai je ne l’ai jamais vu exécuter avec plus d’élégance, ne avec plus de dextérité athlétique que l’autre soir. Par pure bravade, Miss Hightower y a ajouté quelques tourbillons supplémentaires connus, je crois sous le nom de pirouettes à la seconde… Le public a eu littéralement le souffle coupé à plusieurs reprises… Quand ce fut fini, j’eus l’impression d’avoir assisté à l’un des épisodes les plus séduisants de ma fréquentation des spectacles de ballet. »

René Jouglet (Les Nouvelles Littéraires) « Ceux d’entre nous qui ont eu le bonheur d’assister au pas de deux dansé par Rosella Hightower… se souviendront longtemps de ce délire dont la salle s’est vue saisie et qui ne s’apaisait pas après vingt rappels frénétiques… »

Nilson Penna (Domingo,  Brésil) « Rosella Hightower, Impératrice de la Danse… »

F. Carradente  (Il Tempo, Rome) «Dans ‘Giselle’ Rosella Hightower est la plus palpitante et extraordinaire créature de danse qui soit»

(El Colombiano, Colombie) « La critique, sans exception, la considère (Rosella Hightower) comme une des plus grandes ballerines de notre temps »

Olivier Merlin (Le Monde) « Cette danseuse est peut-être la plus forte ballerine du monde au point de vue technique pure. »

(Lisbonne) « …. La troupe prodigieuse du Marquis de Cuevas dans laquelle la divine étoile Rosella Hightower brille des ses feux les plus purs. »

M. Cadieu (L’Express) « Rosella Hightower revient plus belle encore… On savait bien qu’elle était irremplaçable…. »

(De Groene – Amsterdammer) « On n’a jamais vu artiste danser avec autant d’âme. Une danse à ce point éthérée, qu’on en oublie la perfection de la technique… »

(Nieuws Van de Dag) « Peu de danseuses arrivent à la perfection de Rosella Hightower ».

Pierre Nicot (La République) « Rosella Hightower accomplit pour le Prince de Monaco son habituel Miracle. »

Alex Mattalia (Le Méridionnal) « Public  nombreux  hier  soir  au  ballet,  il  est vrai  que  Rosella  Hightower était  à  l’affiche. C’est  elle visiblement que l’on attendait. »

(L’Aurore) « Rosella Hightower triomphe à Singapour. »

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Rosella Hightower donnant un cours durant un stage (Australie)

Eugène Fabre (Journal de Genève) « Quant à Rosella Hightower, le temps n’a rien changé à sa maîtrise… Virtuosité certes mais aussi toujours utilisée avec un grand air de liberté et des souplesses glissantes, étourdissantes. Non plus une interprétation de cet être de rêves mais une incarnation. »

Edmée Sandy (Le Soir)  « Tout Marseille pour Rosella eut la folie de ‘Giselle’ ».

Patrick Thévenon (L’Express) « Seule Rosella Hightower superbe Olympienne d’acier dans toutes les circonstances ne faiblit jamais. La constance de sa forme est un sujet d’admiration. »

Maurice Tassard (Le Parisien Libéré) « La grande Rosella qui semble reculer les limites de la perfection à chacune de ses rentrées. »

(L’Entracte) « Tout comme la maîtrise de Rosella Hightower dont je n’ose plus rien dire de crainte de verser dans les litanies. »

Jean Delar (La Suisse) « Le Cygne noir, dont on sait qu’il a définitivement consacré la gloire de Rosella Hightower a été dansé par elle dans une absolue perfection.

Sa manière  si tranquille d’aborder les moments acrobatiques crée un véritable suspense. La beauté corporelle de la danseuse et la noblesse de son expression transfigure  le pas lui donnant un aspect mythique »

Son œuvre

Septembre 1961 : Ouverture du Centre de Danse International dans les anciennes cuisines du vieil Hôtel « Gallia » à Cannes

Pourquoi Cannes ?
La clientèle internationale,  le monde entier connait la Ville de Cannes pour sa renommée culturelle et notamment pour son prestigieux festival du Film.
Pendant les tournées des Ballets du Marquis de Cuevas, l’année se découpait en saisons pouvant aller de plusieurs semaines à plusieurs mois au même endroit,  principalement « Dauville,  Cannes,   Monte Carlo  et  Paris.  Pendant ces périodes, la compagnie répétait pour constituer son répertoire et bien sûr pour donner ses spectacles. Les artistes étaient logés à l’hôtel mais, bien souvent, partageaient des appartements (une solution moins onéreuse).

C’est pendant une saison à Cannes que Rosella décida d’y implanter son école.

« La  French  Riviera »  comme  elle  l’appelait. La  ville  n’est  pas  grande  (elle  garde  une dimension « humaine »), la mer est à côté et la montagne, pas loin. Pour ses élèves qui travaillent dur toute la journée, l’encadrement est idéal.
En 1962, le Centre se transforme en internat.  Internat, demi pension, externat, élèves français,  italiens, espagnols, allemands, japonais, canadiens … l’école est internationale.
Rosella, qui vise la formation de danseurs professionnels, entend astreindre ses élèves à un enseignement régulier tant pour la danse que pour la scolarité. Très rapidement, à l’époque, l’accord passé avec l’Institution « Le Lys »,  établissement privé d’enseignement secondaire, conduit la mise en place d’horaires aménagés.  Aujourd’hui, ce même enseignement est dispensé sur le site par le CIV de Valbonne.
Au cours des années, et à mesure que l’école s’agrandit, l’enseignement se structure.
Après leur Baccalauréat, les élèves peuvent poursuivre leurs études artistiques sur deux années supplémentaires, en cycle pré professionnel afin d’accéder au Cannes Jeune Ballet pour les préparer aux auditions professionnelles.
L’école dispense également le Diplôme d’Etat de professeur de danse pour former les élèves au métier de l’enseignement de la danse.
Les enfants et les amateurs ne sont pas en reste ;  les plus jeunes à partir de 4 ans font leur premier pas de danse dans les classes enfants ; les grands (adolescents et adultes) accèdent aux cours de pratique artistique libre.
Enseignement scolaire, enseignement chorégraphique, enseignement culturel : la formation tend à être la  plus complète possible.

La danse y est académique et contemporaine. Les élèves se familiarisent avec diverses branches artistiques : La musique, l’histoire du ballet et de la danse, la kinésiologie (analyse du corps dans le mouvement dansé), l’art dramatique, …
Sous l’impulsion de Rosella HIGHTOWER, l’école devient le carrefour de la Danse sur la Côte d’Azur.
Du reste, le souci qu’elle a de la qualité de la formation des danseurs, l’amène à prendre une part active à la fondation du Prix de Lausanne en 1973

Quant aux danseurs, la liste est très longue parmi tous ceux qui, anciens élèves, mènent maintenant carrière aux quatre coins du monde.

Le Centre de Danse International de Cannes devient Ecole Supérieure de Danse de Cannes grâce au soutien du Ministère de la Culture et de la Communication, de la région Provence Alpes Côte d’Azur, du Conseil général des Alpes Maritimes et de la Ville de Cannes en 1991.
La Ville de Mougins rejoint les partenaires qui soutiennent l’école en 2002.

Septembre 2002 : L’Ecole déménage sur le site du « Mas de Campane » de Mougins, mais elle garde une antenne à Cannes : le studio de la rue de Colmar. Rien de fondamental n’a changé.

L’authenticité, la générosité, la liberté y prévalent aujourd’hui tout comme hier.

Son Enseignement

L’enseignement ?, dit-elle, j’y ai toujours pensé !

Lorsque j’avais 18 ans, je savais que je serais danseuse et je savais aussi que j’aurais une école. Le passage de la scène au studio s’est fait progressivement, presque insensiblement. Le centre a été ouvert en 1961, mais j’ai dansé jusqu’en 1976.
Une formation professionnelle demande que les enfants puissent suivre sur place leurs études scolaires et leurs études chorégraphiques, d’où l’adoption d’horaires aménagés qui permettent de poursuivre une scolarité normale tout en réservant suffisamment de temps pour l’apprentissage de la danse.
D’emblée, j’ai songé à un enseignement pluridisciplinaire. Le classique, le contemporain, les ateliers chorégraphiques ; ensuite, bien sûr, la musique, l’histoire de la danse, la kinésiologie, l’art dramatique….
Cet éventail assure une formation complète mais surtout, il permet à chacun de trouver sa voie. D’abord, j’insiste sur le placement du corps qui est fondamental.
L’élève doit prendre conscience de la façon dont il se tient ; il lui faut se libérer des mauvaises habitudes qui sapent la « balance » et la coordination.
Après, seulement intervient la technique. Mais le mouvement doit s’effectuer avec équilibre et non avec force. Il importe que le corps en déplacement conserve sa « balance ».   Cette maitrise obtenue, tout devient possible : « pirouettes, sauts,…. ».
Ensuite, l’entraîner à se déplacer en équilibre ; mais, la virtuosité ne suffit pas.
L’enseignement doit contribuer au développement du tempérament artistique (sensibilité, musicalité, esthétique et expressivité).

Je tiens à avoir la confiance entière de l’élève. Si ce dernier manifeste une certaine méfiance à l’égard de l’enseignement, il ne sera pas en mesure d’en faire son profit. Le professeur doit donc tenter de comprendre l’enfant, de découvrir ce qui peut le gêner, le mettre mal à l’aise.
Que l’on m’entende bien ! Comprendre ce n’est pas nécessairement tout excuser.
Au fil de l’année, il y a des moments de détente, et d’autres moments où il convient de resserrer la discipline.

L’enseignement est chose vivante.
C’est dans ma nature ; j’entreprends beaucoup de choses pour me renouveler, en quelque sorte. La variété nourrit mon intérêt pour les différents aspects de la danse d’aujourd’hui. Nos élèves n’auront pas la même carrière que la nôtre. À nous d’imaginer quelle sera la leur et de leur donner tous les moyens d’y faire face.

On ne peut parler d’authentique formation professionnelle si le programme d’enseignement ne comprend pas le passage sur scène.
Vous représentez-vous ce qu’apporte la discipline du travail en groupe ? Et quelle responsabilité implique l’exécution d’un solo ?
Le trac est une énergie qui vous porte ou qui vous détruit. L’enfant doit apprendre tôt à s’en servir au mieux.
La danse est ce qu’on en fait. Professeur comme élève, il nous faut aller jusqu’au bout… Au bout de nos idées, au bout de nos forces.

Chaque âge détermine un  travail et son épanouissement. Et je suppose que cela pourrait durer éternellement, si nous vivions assez longtemps.

Informations pratiques

Ecole Supérieur de Danse Cannes Rosella Hightower :http://www.cannesdance.com/

Site de Cannes : 5 rue de Colmar, 06400 CANNES

Site de Mougins : 140 allée Rosella Hightower - 06250 MOUGINS (ancienne adresse: 21, chemin de Faissole)

Tél : 04 93 94 79 80 / Fax : 04 93 94 79 81
contact@cannesdance.com

Accueil – administration : du Lundi au Vendredi

De 9h00 à 12h et de 14h à 16h

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