Une œuvre d'Yves Klein : le Mur de feu

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Le Mur de Feu a été créé par Yves Klein en 1961 en Allemagne et reconstitué en 1990 au MAMAC de Nice.

AVERTISSEMENT : NE PAS TENTER DE REPRODUIRE LES MANIPULATIONS DE L'ARTISTE (Yves Klein a réalisé ses Peintures de Feu dans un cadre sécurisé, invisible sur l'image)

Hier

 

Au début de l’année 1960, l’artiste Yves Klein est invité par Paul Wember à exposer dans le Museum Haus Lange de Krefeld qu’il dirige (la ville de Krefeld est située en Allemagne rhénane, au nord de Düsseldorf). À ce moment-là Yves Klein était déjà reconnu en Allemagne et particulièrement en Rhénanie où il avait bénéficié dès le printemps 1957 d’une exposition de ses Monochromes à Düsseldorf et réalisé son œuvre monumentale, les grands panneaux reliefs-éponges monochromes pour le nouveau théâtre de Gelsenkirchen (inauguré en 1959).

L’artiste profite du projet d’exposition au musée de Krefeld pour concevoir et organiser une véritable rétrospective de son travail et produire des œuvres nouvelles, restées jusque-là à l’état de projets. C’est le cas en particulier du Mur de feu et de la Fontaine de feu, que seul le soutien entier du conservateur Paul Wember a permis de réaliser car ces œuvres ont nécessité non seulement des moyens importants  mais surtout des autorisations officielles que les autorité locales étaient réticentes à accorder, s’agissant du « matériau » exposé : le feu…

L’exposition « Monochrome und Feuer » se déroule en plein hiver, du 14 janvier au 26 février 1961. Le Mur de feu, installé dans les jardins du musée, est constitué d’un double canevas de 50 brûleurs soudés dos à dos sur une grille de tuyaux d’arrivée de gaz. Allumés de nuit, les 100 étoiles de flammes forment un mur ou une claustra de feu. Avec la Fontaine de feu (ou Colonne de feu), cette sculpture de feu est la seule à avoir été réalisée du vivant de Klein. Elle ne sera pas conservée.

Le dernier jour de l’exposition, Yves Klein exécute en présence du directeur du musée une série de Peintures de feu, recueillant les brulures c’est-à-dire les « empreintes » du Mur de feu (et de la Fontaine) sur des feuilles de papier et des cartons de différentes dimensions.
 
Il faut imaginer l’effet de ces sculptures de feu (en 1961) sur le public de l’exposition et par la suite tous ceux qui ont pu voir les photographies et le film que Yves Klein a mis en scène et fait réaliser. Souvenons-nous de ce que l’on ressent en regardant longuement un feu de cheminée ou bien… la flamme d’une bougie.

 

Aujourd'hui

 

Nous avons la chance de pouvoir revivre cette expérience à Nice, au Musée d’art moderne et d’art contemporain, qui accueille depuis son ouverture en 1990, sur ses terrasses, une reconstitution du Mur de feu réalisée en collaboration avec la Succession Yves Klein. En raison des normes de sécurité d’aujourd’hui, et s’agissant d’une installation pérenne, le choix a été fait de disposer les deux séries de bruleurs (ou becs Bunsen) non pas dos à dos mais accrochés à deux murs perpendiculaires de la terrasse du Mamac, et séparés du public par un garde-corps. Par ailleurs, chaque panneau est composé de 300 bruleurs et non 50, ce qui renforce l’effet visuel du Mur de feu.

Le Mur de feu d’Yves Klein au Mamac est activé (« mis en flamme ») occasionnellement lors d’événements nocturnes. C’est le seul exemple au monde de reproduction de cette œuvre.

La collection du Musée d’art moderne et d’art contemporain de Nice comprend également la Peinture de feu F50.

A consulter : https://www.mamac-nice.org/fr/collection/yves-klein/