La chapelle Notre-Dame-des-Fontaines,
La Brigue

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Notre-Dame-des-Fontaines est une chapelle située à La Brigue, dans la haute-Roya. L’intérieur de la chapelle est décoré de peintures murales réalisées par Giovanni Canavesio et Giovanni Baleison. Les peintures envahissent tous les murs et plongent le visiteur au cœur de multiples récits picturaux.

Introduction

Dédiée à la Vierge Marie, Notre-Dame-des-Fontaines est une chapelle située dans la commune de La Brigue, en haut de la vallée de la Roya, et adossée aux sommets formant frontière avec l'Italie.

L’intérieur de la chapelle est décoré de peintures murales réalisées entre 1491 et 1492 par deux peintres piémontais « itinérants », parmi les plus fameux de l’époque : Giovanni Canavesio et Giovanni Baleison. Formés au Piémont, ils parcouraient les territoires de la Maison de Savoie ou de Provence.

Histoire du lieu
Construite en 1375 au bord de la Levenza, affluent de la Roya, la chapelle se situe le long d’un ancien chemin muletier reliant la Provence au Piémont et à la Ligurie. L’édifice religieux reste assez modeste du point de vue extérieur, il est cependant situé sur un lieu de pèlerinage important, notamment dû à la situation de la Brigue, axe majeur d’échange et de communication vers le Piémont, mais aussi par le caractère légendaire du lieu d’édification de la chapelle. En effet, celle-ci fut érigée en ce lieu à cause des résurgences de sources naturelles intermittentes – miraculeuses selon la croyance populaire – d’où le nom Notre-Dame-des-Fontaines.
Les fresques de la chapelle

Le 12 octobre 1492, l’inauguration des peintures de Giovanni Canavesio venait mettre un point d’orgue à la rénovation de la chapelle Notre-Dame-des-Fontaines, entreprise quelque quarante années plus tôt avec Jean Baleison.

Se déployant sur l’ensemble de la chapelle, ces peintures envahissent tous les murs et plongent le visiteur au cœur de multiples récits picturaux.

L’abside est dédiée à l’histoire de la Vierge Marie. L’arc triomphal déroule la vie de la Vierge et l’enfance de Jésus. Les deux parois de la nef présentent deux rangées de panneaux, séparés en bandeaux, qui illustrent le cycle de la Passion du Christ. Enfin, le revers de la façade principale est consacré au Jugement Dernier, clôture picturale et théologique de l’ensemble.

Chaque scène est accompagnée d'une légende en latin prenant parfois la forme de phylactères, notamment dans la scène du Jugement Dernier.

L’ensemble a été peint à la détrempe (tempera) comme la majorité des peintures murales de la région.

Le culte de la Vierge Marie

L'ensemble du chœur, attribué à Giovanni Baleison, est dédié au culte de la Vierge Marie1. Sur les murs est illustré le « Transitus Mariae », c'est-à-dire les derniers moments de la vie de la Vierge.

L'Assomption et les scènes annexes occupent le mur du chevet. La vie de la Vierge est également évoquée sur les onze panneaux répartis sur l’arc triomphal, en lien notamment avec l’enfance du christ. La douceur des visages aux sourires angéliques, la richesse des tissus, le souci du détail et des physionomies sont caractéristiques de l’art de Baleison, délicat et décoratif.

Dans les pays du sud, ouverts à l’influence méditerranéenne, le culte de la Vierge s’est développé avec une ferveur particulière et a rencontré la piété. Parmi les personnages du christianisme primordial, elle assume un rôle de plus en plus surnaturel. Ce thème est présent dans la vallée de la Roya et dans de nombreuses chapelles de la vallée.

Le cycle de la Passion du Christ

Sur les murs latéraux, vingt-six panneaux illustrent le cycle de la Passion. Réalisés par Giovanni Canavesio ils sont disposés sur deux registres superposés, sauf la Crucifixion qui occupe toute la hauteur du mur. Le Christ, reconnaissable à sa longue tunique blanche et à son auréole, est présent dans presque toutes les scènes.

La construction exprime la montée de l’intensité dramatique par la multiplication des personnages, l’apparition de la violence et son amplification à travers l’expression des visages, la distorsion des corps, l’incohérence des gestes.

Le Jugement Dernier

La décoration murale de la chapelle se termine, sur la face intérieure du mur de façade, par la représentation du Jugement Dernier. C’est la dernière vision que les fidèles emportent avec eux en quittant la chapelle.

En sortant, le fidèle ne peut manquer cette scène extraordinaire, voire fantastique. Selon l’Apocalypse, ce jugement doit intervenir à la fin des temps, lorsque le Christ réapparaîtra et qu’il jugera chacun selon ses œuvres.

Dans cette fresque, le dernier juge est au centre et constitue l’axe autour duquel s’articulent le bien et le mal, l’ordre et le désordre, le paradis et l’enfer.

Cette mise en scène exprime la volonté de « graver » ces scènes effrayantes dans les esprits et de les conserver dans le droit chemin.

Dans cette scène se joue le sort de l’humanité ; celle-ci se divise en deux parties : « les élus » et les « damnés » qui convergent vers la figure centrale du Christ rédempteur.

Un contraste important est établi entre l’accès au paradis et la chute vers les enfers. Canavesio met en scène l’ordre et le désordre, ou la beauté et la laideur, comme expression du bien et du mal. Le Bien absolu correspond au « surhumain », le Mal absolu correspond au « non-humain », au monstrueux. L’ampleur des surfaces peintes, la variété des scènes, la profusion des personnages et la diversité des attitudes concourent autant à impressionner qu’à instruire.

L’essor de l’art sacré dans les vallées du Haut Pays niçois aux XVe et XVIsiècles

Ces peintures murales s’imposent comme l’un des ensembles artistiques des plus remarquables de la région. Elles illustrent l’essor du développement artistique sacré, et constituent un exemple précieux et étonnant de l’effervescence religieuse et artistique dans les vallées du haut pays niçois entre le XVe et le XVIe siècle.

Ce bouillonnement tient à de nouvelles situations économiques, politiques et spirituelles dans les régions alpines :

- l’amélioration des réseaux d’échange qui entraîne le développement du commerce et celui  de bourgs comme La Brigue ou Tende,

- un contexte politique favorable à l’unité de "l’aire alpine",

- une recrudescence de la piété populaire, qui se manifeste par la crainte du châtiment de Dieu (nombreuses épidémies de peste ou calamités naturelles qui détruisent les récoltes et conduisent à un renouveau du sentiment religieux).

Ce contexte général va conduire à l’apparition et la rénovation d’un très grand nombre d’édifices religieux, églises paroissiales, mais aussi oratoires et chapelles rurales.

Très nombreuses dans l’arrière-pays niçois, ces chapelles peintes se situent à l'orée des villages. Elles ont vocation à protéger les communautés, qui commandent et financent les peintures murales. Les motivations des commanditaires sont multiples : glorification de Dieu, de la Vierge, des saints ; affirmation de la communauté ou encore désir d’embellissement. Les peintures murales sont aussi un outil d’évangélisation et d’édification. Elles reflètent autant les directives du clergé que les aspirations des paroissiens, voire les croyances et les dévotions rurales.

Informations pratiques

Informations pratiques

Horaires :
Du 2 mai au 1er  novembre inclus : ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 17h30 (sauf les mardi et jeudi fermeture à 17h)
Du 2novembre au 1er mai inclus : Tous les jours de 9h à 12h et de 14h à 17h (s’adresser au bureau municipal du tourisme)

Contact : Tél : 04.93.79.09.34 info-labrigue@orange.fr

Tarifs :
Visite libre : plein tarif 3 euros ; tarif réduit 2 euros
Visite commentée (durée 1h30) : plein tarif 5 euros, tarif réduit 3 euros
(Les tarifs réduits s’appliquent aux enfants entre 6 et 12 ans, scolaires, étudiants, groupes au delà de 10 personnes)                                 

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