La chapelle Matisse, Vence, fiche pédagogique Chapelle Matisse, fiche pédagogique

détail d'un vitrail d'Henri Matisse, ND du Rosaire, Vence

Cette chapelle de taille modeste toute vêtue de blanc, s’anime selon les heures du jour et l’intensité lumineuse extérieure. Celle-ci projette à travers les vitraux de doux faisceaux colorés sur les murs épurés blanchis à la chaux. Le soleil et sa lumière agissent tel un pinceau sur le monde réel.

L’espace se rythme de couleurs et de motifs projeté sur le sol, les murs, les objets et tout ce qui s’y trouve. Le spectateur semble alors immergé au cœur du tableau, étant lui-même recouvert de rayons, symboles d’une lumière divine. Les formes et motifs simplifiés des vitraux créent une atmosphère purificatrice. La petite chapelle est alors transfigurée et l’espace paraît ne plus avoir de limite.

Vitrail d'Henri Matisse, ND du Rosaire, Vence

De grands vitraux parallèles à des rideaux de lumière servent  d’interface entre l’intérieur et l’extérieur de cette modeste chapelle.

Derrière l’autel, « L’arbre de vie » de  Matisse avec pour motif le cactus à palette en fleur, symbole d’endurance, de volonté de vivre (car il survit dans le désert et qu’il porte des fleurs, puis des fruits).

Les vitraux latéraux figurent des feuilles de palmiers.

La palette est réduite à 3 couleurs : le bleu outremer et le vert bouteille tous deux transparents ainsi qu’un jaune citron dépoli donc translucide.

Les panneaux de forme allongée sont symétriques deux à deux.

Céramique d'Henri Matisse, ND du Rosaire, Vence

Des créations en céramique, carreaux de terre cuite émaillée blanche, ornent les murs de la pièce centrale. Peintes de dessins noirs filiformes, elles représentent l’essentiel spirituel et se lisent tel un livre ouvert.

Matisse choisit d’y figurer  saint Dominique  et la Vierge à l’enfant  en toute simplicité pour se recueillir.

Dans une troisième céramique, il réalise son « Chemin de croix », cette réalisation révèle la fougue de l’artiste dans cette illustration impétueuse aux allures dramatiques.

A l’extérieur, on peut observer un tympan figurant une Vierge à l’enfant offrant son fils au monde.

Matisse a consacré 4 ans de sa vie à cette réalisation. Il en a fait des centaines de dessins préparatoires. Inaugurée en 1951, il considère cette œuvre ultime « malgré toutes ses imperfections »  comme son plus « grand chef-d’œuvre ».

La chapelle est en quelque sorte l’aboutissement de toutes ses recherches artistiques, une œuvre d’art « total » puisqu’il en pense les moindres éléments : de l’architecture au mobilier en passant par le choix de la pierre de construction aux objets de culte (nappe, chasubles).

Elle donne à voir au spectateur une vie de recherche de « la » vérité.