Le Concert de Nicolas de Staël, fiche pédagogique Le Concert Nicolas de Staël, pédagogique

L’œuvre de Nicolas de Staël, réalisée au cours de quinze années de travail sans relâche comporte plus de mille peintures répertoriées entre 1940 et 1955 ;

Nicolas de Staël se rend à Paris, pour les concerts des 5 et 6 mars 1955, consacrés à Anton Weber et Arnold Schönberg. Il réalise sur place des croquis.

De retour à Antibes, il fait des esquisses colorées pour l’œuvre future, y affirmant déjà l’importance du fond rouge.

Il peint Le Concert, sa dernière toile, c’est une peinture inachevée.

Une immense toile de 6 mètres de largeur sur 3,50 de hauteur, un fond rouge sang, un ciel rouge.

Une composition simplifiée à l’extrême, une palette lumineuse avec de larges à-plats.

Prédominent la couleur, la lumière, l'espace qui livrent une chaleur et une puissance.

Du couteau de peinture et la spatule, Staël est passé au pinceau, à la brosse, au coton, passant d’une manière épaisse à la fluidité du pinceau, à l’étalage par de la gaze, à la dilution, à la matière légère du Concert.

L’espace du tableau – abstrait ou figuratif – est la seule réalité qui compte pour lui.

L’immense châssis nécessaire à la toile fut monté dans un bâtiment militaire du cap d’Antibes.

Durant trois journées, il travaille en continue à cette œuvre, à cet orchestre sans musiciens.

Un immense fond rouge qui occupe tout l’espace supérieur, un piano et une contrebasse, séparés par des pupitres et des partitions, dans la partie basse.

Les instruments représentés sont massifs : à gauche, le piano est parfaitement reconnaissable, à droite une contrebasse traitée comme un grande poire.

On ressent la lourdeur du piano, la contrebasse-poire semble évoquer une silhouette humaine mal dégrossie.

La couleur vibre, avec les coulures ocre jaune de la contrebasse sur le blanc qui l’entoure, les réserves de blanc autour de la silhouette noire du piano le font se détacher du fond.

Entre le piano et la contrebasse se décline une série de surfaces claires, partitions et pupitres, qui semblent émerger du clavier du piano pour rejoindre la contrebasse dans une manière progressivement plus claire.

Une peinture suspendue entre abstraction et figuration.

Nicolas de Staël était un grand amateur de musique porté particulièrement sur la musique contemporaine, les titres de ses tableaux le rappellent. Les Musiciens souvenir de Sydney Bechet 1953, deux grandes toiles intitulées Les Indes galantes 1953 s’inspirent de l’opéra ballet de Rameau.

Le Concert prend sa source dans des œuvres musicales entendues par Staël à Paris le 5 mars 1955. Le premier jour de concert était consacré à l’œuvre orchestrale et chorale d’Anton Weber, le second à la Sérénade pour sept instruments et voix de basse d’Arnold Schönberg.

Nicolas de Staël admire Velasquez, il est l’ami de Georges Braque, a été l'élève de Fernand Léger et connaît très bien l'histoire de la peinture, il cherche une synthèse personnelle ce qu'il a appris du postimpressionnisme, du fauvisme, de Kandinsky et de la simplification des formes, du geste large du peintre, de la violence des effets et des couleurs.